Actualités de l'ambassadeur
▶ Voir l’article sur la 4ème journée de prévention en apnée et pêche sous-marine à Hyères (83) avec le codep 83 FFESSM et MIF l’Odyssée bleue / 15 juin 2024
▶ Voir la dernière vidéo (2 min) de Stéphane sur sa chaine You tube : « Trailer nouveaux bateaux MIF / Odyssée bleue 2023″
▶ Voir la bande annonce vidéo de l’émission radio Mémoire de chasse : « Stéphane Mifsud, un champion du monde d’apnée version pêche sous-marine » / octobre 2022 :
▶ Lire l’article / rencontre avec les ambassadeurs lechasseursousmarin.com de Provence-Côte d’Azur / juin 2022
▶ Voir le tuto vidéo « Améliorez vos capacités pulmonaires en pêche sous-marine et en apnée » / mars 2022
▶ Voir le record du monde en apnée statique (11 min 35 s) du 08 juin 2009 de Stéphane Mifsud
Présentation de l'ambassadeur
Stéphane, peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Stéphane Mifsud, je suis initialement pêcheur sous-marin depuis mon plus jeune âge (j’ai grandi à la Réunion). Au fil des années, je prenais de plus en plus de plaisir à pêcher profond, de plus en plus profond, pour finir par chasser à l’agachon sur les épaves du Grec (Sagona) et du Donator chaque semaine*. J’évoluais alors sur cette technique entre – 30 et – 60m ce qui m’a valu d’être repéré par le monde de l’apnée. J’ai alors entamé un virage dans ma vie en devenant apnéiste professionnel. Dans ma carrière d’apnéiste, j’ai été sacré deux fois « Champion du Monde » et j’ai battu plusieurs records du monde dans un peu toutes les disciplines, je détiens aujourd’hui le record du monde absolu (toutes fédérations confondues) d’apnée statique en ayant retenu mon souffle 11 minutes et 35 secondes.
* Voir le documentaire d’Eric de Keyser et Jérôme Espla à ce sujet : Chasse sous-marine sur les épaves
Comment te décrirais-tu dans la vie ?
Je suis Méditerranéen avec tout ce que cela implique, quelqu’un d’entier, qui dit ce qu’il pense, je suis passionné (surtout par la mer !). Cela n’empêche – notamment de par mon activité d’apnéiste – je suis relativement calme au quotidien, assez réservé même de prime abord. J’ai le sens de la famille avec qui je passe beaucoup de temps et j’aime partager des moments avec mes ami(e)s et faire des rencontres. C’est aussi pour cela que j’organise chaque année de nombreux stages sur mon voilier. Je suis un amoureux inconditionnel de la mer, de la nature et des animaux ; c’est aussi pour ça que j’ai décidé de consacrer une grande partie de mon temps à la préservation des océans avec mon organisation « l’Odyssée Bleue »* née en 2015.
* Présentation plus complète de l’Odyssée Bleue : L’Odyssée Bleue
En quelle année as-tu commencé la chasse sous-marine ?
Dès que j’ai pu tenir une arbalète entre mes mains. A l’époque il n’y avait pas de restrictions… Je m’entraînais à attraper des petits poissons dans les eaux chaudes de la Réunion et depuis ça ne s’est jamais arrêté. Pendant près de 20 ans, à partir de l’adolescence, je chassais même tous les jours peu importe mes activités professionnelles en parallèle. Aujourd’hui, de par mon implication environnementale et voyant le biotope se dégrader, j’ai considérablement réduit les parties de chasse (à l’époque où je pêchais tout le monde pensait que la mer était une réserve inépuisable).
Comment as-tu découvert cette activité ?
En voyant naturellement mon père pêcher à la Réunion, on a tous envie d’imiter son papa, non ?
Quels sont tes secteurs de pratique ?
Principalement les îles d’Or, les côtes varoises et… la Nouvelle Calédonie où mon frère Serge vit à l’heure actuelle. J’aime énormément pêcher sur « le caillou », la faune et la flore sont presque intactes surtout sur les îlots lointains. Il faut néanmoins très bien connaître les « coutumes » locales et les dangers inhérents à ces eaux comme par exemple pêcher en permanence au milieu de grands prédateurs comme le requin (à qui il faut parfois concéder quelques prises).
Tu exerces seul ou à plusieurs ?
Toujours toujours toujours à plusieurs, jamais seul ! En ayant fait plus de 30 syncopes* je suis bien placé pour vous dire que celle-ci ne prévient jamais. C’est un danger qui devient mortel lorsque l’on pêche seul, alors pourquoi risquer sa vie pour sa passion ? C’est une notion que je ne comprends pas… D’autant que, comme je le disais précédemment, la mer est un univers de partage, c’est tellement bien de passer des moments ensemble sous l’eau avec les copains.
* Stéphane a publié une de ses syncopes sur le Donator heureusement prise en charge par Fred Buyle, découvrez cet accident qui va dans le sens de ses propos : La vie sans air, les fils du Grand bleu (extrait)
Quels sont tes principaux équipiers ?
C’est difficile pour moi de répondre à cette question car j’ai eu des coéquipiers différents toute ma vie en fonction des périodes de ma vie et des lieux où je me rendais dans ma carrière d’apnéiste. Cela dit, je pêche souvent avec les membres de mon club (l’Odyssée Bleue possède une branche club qui pratique à l’année). Je pense notamment à Domi, Régis, Seb, Sandrine et Alban et je suis sûr que j’en oublie plein… Ils sont avant tout de très bons apnéistes de compétition donc on a les mêmes repères, c’est très important pour moi surtout quand on chasse à l’agachon et/ou profond. Sinon je dois avouer que mes principaux coéquipiers et coéquipières actuellement sont mes stagiaires dans le cadre des croisières de pêche sous-marine éco-responsable que j’organise de mai à octobre !*
* En savoir plus ici : Les croisières pêche sous-marine éco-responsable
Notes-tu une évolution dans ton approche personnelle de la pêche au fil des années ?
Clairement. Avant je pêchais tous les jours et même plusieurs fois par jour. En voyant la mer s’appauvrir à ce point au fur et à mesure que les années passent, je vous avoue que j’ai parfois du mal à me mettre à l’eau pour prélever du poisson. Si je le fais c’est pour ramener un poisson trophée ou… des rougets pour mon père ! Il en raffole ! J’aime aussi de plus en plus capturer des poissons avec ma caméra, c’est aussi une relation de prédation, il ne faut pas l’oublier.
As-tu des spécificités dans ta manière de pêcher ?
Je pêche principalement à l’agachon et si possible profond voire très profond. La profondeur m’a toujours attiré à tel point que je suis même descendu à – 170m en gueuse lourde à l’époque, c’est pour dire. Cela dit, si jamais il faut ramener du poisson je suis capable de m’adapter à toutes les techniques de pêche, de zone, de conditions et je me mets à « penser poisson ». J’analyse tous les paramètres du lieu où je pêche et la bonne technique à adopter pour trouver du poisson. Je garde toujours en tête qu’il peut y avoir un poisson derrière chaque pierre, dans chaque rague…
Comment définirais-tu ton rapport à la pêche sous-marine ?
J’aime à dire que je pratique une « pêche sous-marine éco-responsable ». Une chasse avec une véritable éthique en adoptant les bons gestes pour que notre passion et la ressource soient durables, pérennes. Même si nous ne sommes pas des chalutiers industriels, n’oublions pas que nous avons un impact sur le milieu et que nous nous devons de respecter la mer. Pour moi, ceux qui ne sont pas dans cette éthique de pêche respectueuse de l’environnement ne sont pas de véritables passionnés amoureux de la mer, ce sont des pêcheurs égocentriques très nocifs pour notre activité et la nature. C’est pourquoi je propose des stages, pour que les jeunes, les débutants et les autodidactes puissent être sensibilisés aux bons gestes à adopter pour que leur pêche devienne éco-responsable.
Que t’apporte cette activité dans ta vie d’homme ?
Au quotidien c’est toujours très enrichissant. J’ai passé des milliers d’heures sous l’eau et pourtant je suis émerveillé, surpris et j’apprends à chaque sortie. C’est incroyable de voir ce que la mer a à nous offrir. La pêche m’a énormément appris sur l’environnement marin, la faune évidemment mais aussi la flore. Elle a aussi façonné ma personnalité, mes convictions et permis de construire ma carrière d’apnéiste et tous mes records.
As-tu d’autres hobbies ou activités dont tu aimerais nous parler ?
Je suis un boulimique de sport, j’aime m’entraîner dans tous les sports qui se présentent à moi et relever des défis. En 2019, j’ai traversé en solitaire et sans escale la Méditerranée et l’Atlantique à la voile pour une mission écologique avec les enfants des Antilles (deux fois, à l’aller et au retour). Dernièrement j’ai même participé à Ninja Warrior, c’est pour dire. Je n’ai pas peur des échecs et j’ai toute ma vie voulu repousser mes limites. Chaque semaine, quand je ne suis pas en croisière, je pratique l’apnée en piscine, le trail et le cyclisme à haute intensité. Je veux rester au maximum de ma forme.
Pourquoi as-tu accepté d’être ambassadeur du site lechasseursousmarin.com ?
Tout d’abord dans cette logique de transmission d’une éthique et des valeurs qui sont pour moi essentielles pour préserver notre passion qu’est la pêche sous-marine et l’environnement. Je suis un pédagogue depuis trente ans donc l’éducation c’est clairement mon dada. Ensuite pour la notion de partage propre à la pêche sous-marine, j’espère pouvoir rencontrer encore de nouveaux chasseurs et passer du temps avec eux dans l’eau.
Quels sont les idées et la contribution que tu souhaites apporter à ce nouveau web média ?
J’ai créé plus de 50 tutoriels sur l’Apnée* et la pêche sous-marine en un peu plus d’un an et je ne vais pas m’arrêter là. L’apnée est le moyen principal par lequel chaque pêcheur va devoir passer pour atteindre son but, c’est-à-dire prélever du poisson. Donc apporter une expertise en apnée notamment sur la gestion des risques et des accidents serait pour moi un vrai plus.
* Découvrez les Tutoriels de Stéphane Mifsud sur sa chaîne YouTube : Stéphane Mifsud, l’Odyssée Bleue