POLLUTION ACIDE EN MER DANS LE GOLFE DE FOS ET INTERDICTION TEMPORAIRE DES ACTIVITES MARITIMES ENTRE PONTEAU ET LE CAP COURONNE (BOUCHES-DU-RHÔNE)
Publié il y a 4 ans - REGLEMENTATIONS
Article de Hugues Maldent, lechasseursousmarin.com (sources : AFP, Le Monde)
Une nappe d’acide en mer près de Martigues…
Dans la nuit de mercredi 22 à jeudi 23 juillet, à 1 h 50, une fuite s’est produite au sein du complexe pétrochimique de Lavéra, classé Seveso, sur la commune de Martigues (Bouches-du-Rhône).
Jeudi, une nappe était visible en surface en mer et s’étendait sur environ six hectares. Cette pollution chimique est composée d’un agent acide corrosif…
Que s’est-il passé ?
Le groupe industriel, numéro deux européen du PVC, a précisé dans un communiqué transmis jeudi à l’AFP que « la fuite a été détectée au niveau d’un bac de stockage de solution de chlorure ferrique au sein de l’atelier de production du site de Kem One à Lavéra. Un épandage accidentel de cette fuite vers le réseau d’égout pluvial s’est produit et a entraîné un rejet liquide vers l’anse d’Auguette ».
Ce produit chimique hautement corrosif, utilisé notamment pour le traitement des eaux usées, s’est ensuite transformé en solution acide marron au contact de la mer, formant une nappe toxique d’environ six hectares dans la Méditerranée.
Une zone du golfe de Fos interdite temporairement (jusqu’au 24 juillet minuit) aux activités en mer par la préfecture maritime de Méditerranée
Quarante hommes du bataillon des marins-pompiers de Marseille (BMPM) et dix sapeurs-pompiers ont été envoyés sur le site de l’incident, qui n’a fait aucun blessé, selon le groupe Kem One.
Dans la foulée, jeudi, le préfet maritime avait émis un arrêté interdisant la navigation de plaisance, la pêche maritime, la plongée sous-marine (NDLR : dont la pêche sous-marine) et la baignade dans la partie sud du golfe de Fos, de la plage de Ponteau au cap Couronne (voir le périmètre en rouge de l’extrait de carte marine ci-dessus).
Evolution de la situation…
Vendredi 24, au matin, les marins pompiers de Marseille ont effectués des prélèvements pour analyse et une enquête est en cours pour préciser les circonstances de cette pollution accidentelle, comprendre son origine et situer les responsabilités…
Dans la même journée de vendredi, selon la préfecture maritime de Méditerranée, la nappe d’acide n’était « presque plus visible depuis la surface », l’agent chimique semblait s’être solubilisé dans l’eau de mer et la préfecture indiquait que « L’arrêté ne sera certainement pas prolongé après minuit ».
Notre rédaction invite les chasseurs sous-marins qui pratiqueraient sur cette zone à compter de la levée de l’interdiction à rester malgré tout vigilant et à sortir de l’eau s’ils constataient le moindre signe alarmiste (tache de liquide en surface de l’eau, odeur, picotement des yeux, démangeaisons cutanées, etc.) ; notre pratique subaquatique et notre moindre protection nous exposent évidemment à la moindre trace d’acide dans l’élément marin…
Des réactions et des questions…
De son côté, dans un communiqué transmis à l’AFP, le maire de Martigues, Gaby Charroux, a estimé que cette fuite soulevait « un certain nombre de questions et d’insuffisances ».
La ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, a pour sa part affirmé sur twitter que « les dégâts qui seraient constatés seraient réparés par les responsables ».
Le site pétrochimique de Lavéra fait partie de l’un des plus gros complexes industriels d’Europe, autour de l’étang de Berre, qui génère une pollution suscitant régulièrement les craintes des habitants des environs.
Une de plus, jusqu’à quand ?
Depuis le milieu du XXème siècle, après tant de pollutions marines le long de notre littoral (pétroliers en mer ou site de production à terre), on pourrait penser que les leçons ont été tirées de ces tristes accidents et que cela ne peut plus arriver, préventions et lois aidant… et il est quand même consternant de constater que de nouveaux accidents continuent de se produire… jusqu’à quand ?